Baby Cart II - L'enfant massacre

Si le premier Baby Cart était extrêmement fidèle au manga d'origine Lone Wolf & Cub, Kenji Misumi joue, dès ce second opus, la carte de la surenchère visuelle et transgressive. Armé dorénavant d'un landau autant armé que les voitures de James Bond, et clairement défini comme invincible, Itto Ogami et on fils, Daigoro, continue leur périple sans trop se poser de questions, en éludant d'ailleurs l'enquête sur la conspiration qui aura fait choir Itto Ogami de son poste de bourreau (celle-ci ne sera véritablement reprise que dans le 5e opus).

Dès lors, dans cet opus-ci, ce 'héros' patibulaire ne sera qu'une machine à tuer, loin des codes du Bushido. Ceux qui croiseront son chemin auront alors fort à faire, puisque leur vie sera dans ses mains expertes. Sorte d'ange exterminateur, Ogami n'en ressort pas sympathique pour autant, mais tout juste attachant, paradoxe d'une série qui aura pourtant un succès énorme, surtout grâce à l'aura de son personnage principal (et de son acteur), tout autant que grâce à celle de son réalisateur instigateur.

Ici, l'intrigue nous révèle les plans démoniaques du clan ennemi des Yagyu, nemesis des Ogami et responsables de sa perte. Pourtant, ces derniers ne s'opposeront qu'à travers les 3 figures mythiques de cet opus, le trio Ben, Ten et Rai. Tous trois délirants, se déplaçant sous terre armés d'armes peu conventionnelles, ils verront pourtant leur sort très rapidement scellé par le ronin. Pour autant, Misumi se fendra d'une mise à mort très poétique, le filet de sang volant de la gorge de l'un des méchants tel le sable soufflé par le vent du désert.

Au final, particulièrement outrancier, cet opus n'en reste pas moins certainement le plus représentatif d'une saga innovante, visuelle, sans pour autant oublier de soigner son image. Bref, du travail d'orfèvre.