Les fils de l'homme - Alfonso Cuaron

Puissant, âpre et effrayant, Les fils de l'homme n'est pas un film de science-fiction. C'est un reportage de guerre. Mais en 2027.
Pourquoi cet avertissement alors ? Parce que l'histoire du film, c'est qu'il n'y a pas eu de naissance depuis 18 ans, et qu'après l'assassinat du gamin le plus jeune du monde (18 ans donc), notre héros se voit donné comme mission par une ex petite amie militante d'amener en lieu sûr une jeune fille. Enceinte.
Pourquoi militante, l'ex ? Parce qu'on est en Angleterre, mais un Angleterre devenu totalitaire, où l'on passe dans des trains grillagés devant des guettos tous aussi grillagés. Parce le monde, alors qu'il devrait faire de son mieux pour éviter les décès, ne fait que s'enfoncer encore un peu plus vers sa fin.

D'où vient cette stérilité mondiale ? Aucune raison n'est donnée, bien que le réalisateur et le scénariste, afin de préparer un peu de fond au cas où, se sont rendus compte que les facteurs qui pourraient nous y amener sont déjà en route. Mais, au final, ici, seules importent les conséquences.

Majoritairement filmé en Steadycam, et pourtant composé de plan-séquences majeurs, le film se pose comme un chef d'œuvre du cinéma d'anticipation réaliste, auquel on ne pourra qu'objecter son happy end, téléphoné, mais révélateur de l'origine littéraire du métrage (adapté d'un roman de PD James), tout comme cette bataille finale interrompue pour cause d'arrivée du messie.