HK Video

Créé sous l'impulsion de Christophe Gans accompagné de David Martinez et Nicolas Saada, HK Video se matérialisa d'abord sous le mensuel HK Orient Extreme Magazine, qui dura 14 parutions. Celui-ci avait la particularité de distribuer en cadeau des VHS de films en VOST peu connus, comme Black Mask avec Jet Li, ou encore Le chinois se déchaine avec Jackie Chan.

A la suite de l'arrêt du mag, HKV décida de se consacrer à ses films, puis à son passage dans l'ère numérique.

Editeur de nombreuses éditions, certes onéreuses, mais toujours luxueuses, de nombreux chefs d'œuvre comme Hard Boiled, The Blade, Zu ou Fist Of Legend, HKV édite aussi des films méconnus mais essentiels comme ceux de Seijun Suzuki ou de Hideo Gosha, la trilogie Shogun, la saga Mar Vampire ou 4 films de la série des Street Fighter avec Sonny Chiba. Les droitq de la saga en 6 films des Baby Cart furent rachetés par Wild Side. HKV possède aussi les droits de films plus récents, comme New Police Story, Phone, La mort en ligne ou encore Sympathy For Mr Vengeance et édite actuellement la collection Jackie Chan, bien que le logo HK Video n'apparaisse pas sur les boitiers. HKV édite aussi la vague de la J-Horror, 8 films dont certains de Hideo Nakata, Takashi Shimizu ou Kiyoshi Kurosawa.

Connu pour son exigence technique, provoquant très souvent de nombreux retards dans leurs sorties (The Blade fut annoncé et attendu pendant 2 ans !), HKV a l'habitude de tirer le meilleur parti des copies qu'il possèdent. Remasterisant l'image autant que possible, seul le son est 'simplement' nettoyé, l'éditeur ayant toujours préféré ne pas gonfler artificiellement en 5.1 les pistes d'origine de ses vieux films (comme disait Hitchcock, 'mieux vaut un bon mono qu'un mauvais stéréo').

Toujours prompt à dénicher des trouvailles incroyables, l'édieur nous permet de nous vanter en France de posséder parmi les meilleures copies au monde de certains films, et pour nombre d'entre eux leurs versions intégrales, voire parfois inédites, comme celles de Dr Wai ou The Killer.
Pour l'anecdote, le 3e film du grand Tsui Hark, L'enfer des armes, fut sévèrement censuré lors de sa sortie. Or, en Chine, tout ce qui est coupé est brûlé et donc définitivement perdu, même pour le réalisateur. HKV a pourtant réussi à mettre la main sur une VHS de la version intégrale du film, via un ancien technicien. Il a alors inséré les scènes manquantes dans le montage cinéma, et c'est donc grâce à HKV si Hark possède son film en entier.

SI du point de vue technique et packaging, l'éditeur est irréprochable, niveau bonus, le constat est parfois moins élogieux. Cela dit, relativisons: en 1975, les making of de 3h, c'était pas vraiment ça. Ainsi, pendant longtemps, l'éditeur proposa simplement des présentations, variant de 2 à 5 minutes, montage d'une voix off sur un diaporama d'images du film. Très denses, ces présentations impeccables faisaient office à la fois de remise en contexte, de making of et d'analyse poussée, avec un débit souvent très soutenu. Des documentaires et interviews exclusives ont été aussi réalisés, allant des 3x15 minutes de Seijun Suzuki aux 75 minutes de retour sur Hard Boiled, en passant par 30 minutes rétrospectives de la création du studio Film Workshop.
Les présentations furent abandonnées en 2005 au profit de textes explicatifs imprimés à l'intérieur des digipacks, et les documentaires au profit de livrets allant de 20 à 140 pages. Ces livrets sont, cela dit, peu intéressants pour qui possèdent les mag HK, car la majeure partie des textes en proviennent. Pour les autres, ces livrets sont de vraies mines d'or, très riches en informations.

Concurrencé actuellement par d'autres éditeurs, notamment Carlotta et Wild Side Video, HKV a édité coup sur coup 3 éditions décevantes de films attendus: le diptyque Prison On Fire 1 & 2, la trilogie Histoires de fantômes chinois et celle du Syndicat du Crime. Ayant choisi d'abandonner (pour les 2 trilogies) leurs digipacks habituels pour des pochettes cartonnées abimant les DVD, c'est surtout le choix étrange d'une image entrelacée pour Prison On Fire 1, et la faible qualité du travail effectué sur Le Syndicat du Crime 1 (ainsi que l'absence totale de bonus, remplacés par le livret-compilation d'anciennes interviews) qui prêtent à débat.

L'arrivée de la Haute Définition coïnciderait-elle avec le déclin du plus luxueux des éditeurs français ?

Il ne reste qu'une seule trilogie majeure pour le savoir: celle des Swordsman, de Ching Siu-tung, prévue (normalement) pour le 1er juillet prochain.

En haut: The Blade (édition numérotée: 2DVD + livret 60 pages + 12 photos), Trilogie Histoires de fantômes chinois (édition numérotée: 4DVD+livret 90 pages), Coffret Maggie Cheung Vol. 1 (2DVD: Green Snake + Dragon Inn + livret 52 pages), Coffret Mr Vampire (4DVD + livret 16 pages).

Au milieu: Heroic Trio + Executioners (2DVD), Terracotta Warrior, Coffrets Baby Cart Vol.1 & 2 (6DVD), Coffrets Seijun Suzuki Vol. 1 & 2 (6DVD), A Scene At The Sea (+ livret 48 pages), Shanghai Blues (+ livret 52 pages).

En bas: Gunmen (+ Shanghai Triad, 2DVD), Coffret Les contes du sabre Vol. 1 (2DVD: The Sword + Duel To The Death), Trilogie Le syndicat du crime (édition numérotée: 4DVD + livre 144 pages), Coffret Prison On Fire 1 & 2 (2DVD + livret 20 pages), Peace Hotel.

Manquent:
Sympathy For Mr Vengance (2DVD), Une balle dans la tête (+ Les larmes d'un héros, 2DVD), Hard Boiled (2DVD), The Killer (+ version longue, 2DVD), Shaolin Soccer (édition collector: + version longue, 2DVD), New Police Story (édition collector: 2DVD boitier métal + livret 28 pages), Lady Vengeance (3DVD + livret 20 pages), The Lovers (+ livret 56 pages), Full Contact (+ livret 56 pages), Coffret L'exorciste chinois 1 & 2 (2DVD).

Hé bien il y a de quoi faire et de quoi regarder surtout !