Skins

Bien loin des séries aseptisées pour ados, type One Tree Hill ou Dawson, Skins prend le contre-pied et joue la carte de l'extrême poussé au paroxysme. Ici, les ados s'abandonnent dans des soirées déjantées, se retrouvent en cours avec leurs dealers de 40 ans, sont anorexiques, tombeurs, homo, musulmans pratiquants, et toujours tiraillés entre le bien et le désir.

Car, et c'est là toute la différence, c'est bien de désir dont traite Skins, et aussi de ce que l'on veut montrer aux autres. Là où les séries habituelles remplacent cela par des volontés au long terme bienséantes, du genre fonder une famille etc, Skins lui traite de l'enjeu adolescent uniquement sur cette période: premier amour, première fois, premier joint... Tout cela se retrouve condensé dans ce qui semble trash au premier abord, mais pourtant beaucoup plus proche que le reste des productions.

En faisant jouer son cast par des inconnus (à l'exception de Nicholas Hoult), ayant l'âge de leurs personnages qui plus est, les créateurs de la série montrent déjà leur volonté de réalisme et de sincérité.

Alors, forcément, c'est régulièrement un peu too much (surtout les relations ados-adultes et ados-professeurs), mais touche des sujets autrement plus importants que 'quelle robe vais-je mettre pour ma soirée de fin d'études ?'.

Malgré un amateurisme assumé, Skins n'en fait pas moins preuve de poésie, surtout à travers une mise en scène inspirée, capable d'oublier ce qui se joue pour mieux sonder l'âme des personnages.

Résolument moderne, Skins est une bouffée d'air frais, certainement le changement que tout le monde attendait dans les shows pour ados, quelque chose qui les prendrait enfin pour ce qu'ils seront bientôt: des adultes.