Jekyll

Relecture du roman de Stevenson, Jekyll se permet une incursion plus orientée psyché que fantastique.

Optant pour une approche plus posée que spectaculaire, la série, pour l'instant composée de 6 épisodes de 50 minutes, repose avant tout sur la composition exemplaire de son interprète principal, James Nesbitt. Qu'il soit Tom Jackman, médecin terne à la vie morne, ou le flamboyant Hyde, séducteur arrogant et imprévisible, c'est par un changement de jeu, de voix, du regard que tout se fait. Ici, point de transformation spectaculaire, seul un peu de maquillage sur la peau et une implantation différente des cheveux différencie Jackman de Hyde.

Choisissant de lancer une intrigue policière type 'Hyde est recherché par une organisation pour comprendre et utiliser le pourquoi du comment', Jekyll joue aussi régulièrement avec le fil de la comédie britannique, entre monologues savoureux et malentendus cocasses.

Mais, c'est aussi une certaine ironie qui s'installe lorsque, par exemple, Hyde tue un lion qui menaçait son fils au zoo, avant d'entonner 'Le lion est mort ce soir'. Perché sur un rocher, trempé de sang, Hyde dégage une rare puissance, pleine de férocité et de cynisme, forçant ainsi le respect.

Evitant les pièges et soignant ses personnages hauts en couleur, Jekyll est, encore, une excellente série comme les britanniques savent si bien en faire.