3... Extremes - Fruit Chan, Park Chan-wook, Takashi Miike

Intéressant, car supportant le nombre de visions, ce triptyque au final très disparate est pourtant plutôt intéressant.

Dumplings intrigue peu aux premiers abords. Réalisation suggestive assez passe-partout et perdant beaucoup de sa force si les raviolis ne nous dégoutent pas, quelques idées sauvent cependant la vision, comme le plan final, où l'héroïne préfère sacrifier son propre bébé pour conserver sa jeunesse. Cependant, le calme relatif du segment et sa moiteur suffit à intéresser. Ce segment apparaît pourtant beaucoup plus intriguant la deuxième fois. Plus beau, déjà, plus maîtrisé. Le charme des actrices y fait beaucoup aussi. C'est aussi, en fait, le seul à avoir un message à passer.

Cut, par contre, peut laisser pantois. Visuellement éclatant, lorgnant vers les plans Fight Club/Panic Room de Fincher, c'est flamboyant. Mais, au final, tout ça pour quoi ? Pas grand chose, et c'est le problème, car plus les nombre des visions augmente, et plus le segment se vide de sens. Peu amoral au final, il finit plus par ressembler à un vague exercice de style où les acteurs, 'figés' dans leurs stéréotypes ne finiront pas par réellement évoluer, malgré ce que voudrait nous faire croire le final.

Reste ensuite le cas Box. Indéfinissable, sorte de rêve monté en boucle, il pourra fasciner plus que convaincre, mais reste certainement la plus jolie chose qu'aura pondu le fou filmant Miike. Aux premiers abords, c'est simple, on peut dormir devant, c'est évident.
Mais en le revoyant, son intrigue complexe n'est pas tant intéressante par sa solution, mais par les situations qu'elle nous fait traverser. Le crime, la culpabilité, l'Oedipe au passage, tout ça. Le pourquoi du comment, on s'en fout un peu en fait. En déconstruisant l'histoire, c'est un peu la perte de contrôle de l'héroïne que l'on vit en direct, que l'on ressent. Au final, le plus réussi des 3.