tenia Petit utilisateur
Messages : 91 Date d'inscription : 01/06/2008 Age : 37 Localisation : Lille, Metz, Los Angeles
| Sujet: Little Miss Sunshine - Jonathan Dayton & Valerie Faris Dim 1 Juin - 14:35 | |
| En partant d'un synopsis simple, Jonathan Dayton & Valerie Faris réussissent à prendre à contre-pied beaucoup de clichés présents ordinairement dans les films de ce genre. On démarre sec niveau anti-héros. La mère de famille incapable de préparer les tâches les plus simples, le père, authentique loser, incapable d'ouvrir ses propres yeux à trop s'occuper d'essayer d'ouvrir ceux des autres, le fils, tellement accro(ché) à son rêve de devenir pilote qu'il fait voeu de silence. Restent le frangin, homosexuel analyste de Proust, dépressif et se remettant d'une tentative de suicide ratée, et le grand-père, héroïnomane pépère et grande gueule, mais grand-parent responsable et lucide sur la vie. Au milieu de tout ce beau monde en pleine crise surnage Olive, qui sera l'élément déclencheur du grand "voyage familial", où chacun se retrouvera face à ce qu'il refuse d'affronter. Elle est la seule à ne pas avoir de rêve au long terme, et de ce fait, n'est pas encore contaminée par une réalité morose. La mère fume, le père s'accroche à ses 9 étapes, le fils à son rêve de pilote, le frère à son ancien amour et son échec professionnel et le grand-père à la dope. Pourtant, le happy end survient, décalé. Lorsque le père fait son mea culpa, c'est rongé par la mort d'un proche et par l'échec personnel. Quand le fils retrouve soudain la parole, c'est pour mieux crier sa haine au monde entier. Quant au frère, s'il termine le film comme il l'a commencé, i.e. en mode Droopy, c'est après avoir fait le point sur sa vie (en bout de pont, comme là où il résume Proust en 30 secondes chrono). Le grand-père finira là où il avait toujours prévu de finir, un peu plus tôt peut-être. Et ce qu'il lèguera à la famille lui permettra enfin de se lâcher, lors d'un final grandiose, où tout ce que l'on pensait tout bas en voyant ces pimbêches de 7 ans, maquillées comme des bagnoles volées, est enfin exprimé tout haut. | |
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